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Bonjour,
Je suis en train de préparer une présentation à un séminaire qui aura lieu à Paris au printemps. Le sujet est le DSM / Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders (en Français : Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) dont la nouvelle version (DSM-V) va être publiée cette année (mai).
Décrié, à juste titre, avant même sa parution, le DSM-V crée de nouveaux diagnostiques psychiatriques plus fumeux les uns que les autres et avec le soutien extrêmement palpable et vocal de l’industrie pharmaceutique.
L’argument derrière lequel les institutions psychiatriques européennes se cachent est que c’est l’ICD-10 qui est utilisé et non le DSM. Or, il est clairement reconnu que l’ICD ou Classification statistique internationale des maladies, un outil créé par l’Organisme Mondial de la Santé, est en fait maintenant largement harmonisé avec le DSM dans la classification des troubles psychiatriques, ce afin et avant tout de faciliter le remboursement des actes médicaux auprès des assurances des usagers au travers de l’utilisation de codes spécifiques (comme clairement indiqué sur le site de l’American Psychiatric Association, créatrice du DSM), et ensuite de collecter plus facilement des données au niveau international. L’OMS étant considérée comme un organisme prestigieux, l’harmonisation avec le DSM produit un effet de légitimation de ce dernier comme outil de choix et d’excellence.
Ma présentation suivra la perspective du vécu des usagers et survivants de la psychiatrie.
Je suis intéressée de connaitre votre position et vos réflexions sur la notion de classification des troubles dits mentaux (pour utiliser le jargon ambiant).
Quelques questions et pistes pour vous aider à démarrer :
Avez-vous reçu un diagnostic?
Comment cela s’est-il passé ?
Est-ce que l’attribution d’un diagnostic a changé votre vécu personnel d’usager ? Soins reçus ou non reçus ? Vous a-t-il rendu plus vulnérable en tant que citoyen (stigmatisation, discrimination) ?
Que pensez-vous du lien génétique supposé entre « maladie psychiatrique » et classification psychiatrique (par exemple, faire de la « prévention » en « identifiant » les enfants présentant certaines « caractéristiques » DSM/ICD)
Selon vous :
o La classification est-elle un concept dangereux en regard des droits de l’homme ? (par exemple profilage psychiatrique, création de registres de personnes ayant tel ou tel diagnostique, etc.)
o La classification est-elle un outil qui peut causer plus de tort que de bien ?
Enfin, question subsidiaire :
Pourquoi selon-vous les usagers se regroupent-ils assez souvent en associations, groupes, blogs, forums, etc., qui suivent un modèle diagnostique, par exemple, assos machin des troubles bipolaires.
A vos plumes électroniques et d’avance merci de votre collaboration !
Je suis en train de préparer une présentation à un séminaire qui aura lieu à Paris au printemps. Le sujet est le DSM / Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders (en Français : Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) dont la nouvelle version (DSM-V) va être publiée cette année (mai).
Décrié, à juste titre, avant même sa parution, le DSM-V crée de nouveaux diagnostiques psychiatriques plus fumeux les uns que les autres et avec le soutien extrêmement palpable et vocal de l’industrie pharmaceutique.
L’argument derrière lequel les institutions psychiatriques européennes se cachent est que c’est l’ICD-10 qui est utilisé et non le DSM. Or, il est clairement reconnu que l’ICD ou Classification statistique internationale des maladies, un outil créé par l’Organisme Mondial de la Santé, est en fait maintenant largement harmonisé avec le DSM dans la classification des troubles psychiatriques, ce afin et avant tout de faciliter le remboursement des actes médicaux auprès des assurances des usagers au travers de l’utilisation de codes spécifiques (comme clairement indiqué sur le site de l’American Psychiatric Association, créatrice du DSM), et ensuite de collecter plus facilement des données au niveau international. L’OMS étant considérée comme un organisme prestigieux, l’harmonisation avec le DSM produit un effet de légitimation de ce dernier comme outil de choix et d’excellence.
Ma présentation suivra la perspective du vécu des usagers et survivants de la psychiatrie.
Je suis intéressée de connaitre votre position et vos réflexions sur la notion de classification des troubles dits mentaux (pour utiliser le jargon ambiant).
Quelques questions et pistes pour vous aider à démarrer :
Avez-vous reçu un diagnostic?
Comment cela s’est-il passé ?
Est-ce que l’attribution d’un diagnostic a changé votre vécu personnel d’usager ? Soins reçus ou non reçus ? Vous a-t-il rendu plus vulnérable en tant que citoyen (stigmatisation, discrimination) ?
Que pensez-vous du lien génétique supposé entre « maladie psychiatrique » et classification psychiatrique (par exemple, faire de la « prévention » en « identifiant » les enfants présentant certaines « caractéristiques » DSM/ICD)
Selon vous :
o La classification est-elle un concept dangereux en regard des droits de l’homme ? (par exemple profilage psychiatrique, création de registres de personnes ayant tel ou tel diagnostique, etc.)
o La classification est-elle un outil qui peut causer plus de tort que de bien ?
Enfin, question subsidiaire :
Pourquoi selon-vous les usagers se regroupent-ils assez souvent en associations, groupes, blogs, forums, etc., qui suivent un modèle diagnostique, par exemple, assos machin des troubles bipolaires.
A vos plumes électroniques et d’avance merci de votre collaboration !
