Les effectifs, garde-fou contre l'insécurité
Créé le 24.02.09
Des lampadaires et des caméras en guise de soins. Dans le cadre du plan de relance de l'économie mis en place par le gouvernement, les hôpitaux psychiatriques alsaciens vont bénéficier de 369 328 euros pour améliorer leur sécurité. L'Etablissement public de santé Alsace nord (Epsan), à Brumath, la plus importante structure de la région, devrait recevoir quelque 150 000 euros, estime sa direction. La somme doit servir à améliorer l'éclairage du site et à installer un système de vidéosurveillance. Toutefois, l'annonce ne répond pas pleinement aux attentes de Daniel Karol, le directeur. « Rien que pour l'éclairage, il faudrait 500 000 euros. Cette enveloppe est insuffisante. »
L'Epsan dispose déjà d'une équipe de sûreté composée d'agents issus du personnel hospitalier. « La sécurité dans une unité psychiatrique, c'est avant tout d'éviter que les patients ne blessent le personnel ou eux-mêmes. Pas d'empêcher les malades de sortir », précise Jean-Marc Dosser, directeur des soins au sein de l'établissement. Une position partagée par Jean-Marc Lenoble, président de l'Aide et union aux blessés de l'existence (Aube), groupe d'entraide mutuelle strasbourgeois : « Parler du rôle sécuritaire de la psychiatrie est un débat qui n'a pas lieu d'être. On a autant de chances d'être tué par un malade que par la foudre. » Raison pour laquelle Daniel Karol préférerait que l'argent soit dépensé autrement. « Il ne faut pas oublier que l'investissement principal en psychiatrie, ce sont les moyens humains. » L'Epsan emploie près de 1 600 personnes. Cependant, tous ses agents n'officient pas à hôpital, mais travaillent dans l'ensemble du département, dans le cadre d'une centaine de conventions signées avec des travailleurs sociaux. « Nous ne sommes pas une unité hospitalière classique, nous devons suivre nos patients et aider à mieux diagnostiquer les cas », explique Philippe Burtscher, directeur sanitaire et médico-social de l'établissement de Brumath. Problème, ces personnels doivent se déplacer, ce qui engendre des frais non pris en charge par la Sécurité sociale. « Nous manquons de ressources pour tout ce qui tient au financement des moyens préventifs, précise Philippe Burtscher. Dans ce domaine, les agences régionales de santé pourraient faire un geste. »
Olivier Couteau
Créé le 24.02.09
Des lampadaires et des caméras en guise de soins. Dans le cadre du plan de relance de l'économie mis en place par le gouvernement, les hôpitaux psychiatriques alsaciens vont bénéficier de 369 328 euros pour améliorer leur sécurité. L'Etablissement public de santé Alsace nord (Epsan), à Brumath, la plus importante structure de la région, devrait recevoir quelque 150 000 euros, estime sa direction. La somme doit servir à améliorer l'éclairage du site et à installer un système de vidéosurveillance. Toutefois, l'annonce ne répond pas pleinement aux attentes de Daniel Karol, le directeur. « Rien que pour l'éclairage, il faudrait 500 000 euros. Cette enveloppe est insuffisante. »
L'Epsan dispose déjà d'une équipe de sûreté composée d'agents issus du personnel hospitalier. « La sécurité dans une unité psychiatrique, c'est avant tout d'éviter que les patients ne blessent le personnel ou eux-mêmes. Pas d'empêcher les malades de sortir », précise Jean-Marc Dosser, directeur des soins au sein de l'établissement. Une position partagée par Jean-Marc Lenoble, président de l'Aide et union aux blessés de l'existence (Aube), groupe d'entraide mutuelle strasbourgeois : « Parler du rôle sécuritaire de la psychiatrie est un débat qui n'a pas lieu d'être. On a autant de chances d'être tué par un malade que par la foudre. » Raison pour laquelle Daniel Karol préférerait que l'argent soit dépensé autrement. « Il ne faut pas oublier que l'investissement principal en psychiatrie, ce sont les moyens humains. » L'Epsan emploie près de 1 600 personnes. Cependant, tous ses agents n'officient pas à hôpital, mais travaillent dans l'ensemble du département, dans le cadre d'une centaine de conventions signées avec des travailleurs sociaux. « Nous ne sommes pas une unité hospitalière classique, nous devons suivre nos patients et aider à mieux diagnostiquer les cas », explique Philippe Burtscher, directeur sanitaire et médico-social de l'établissement de Brumath. Problème, ces personnels doivent se déplacer, ce qui engendre des frais non pris en charge par la Sécurité sociale. « Nous manquons de ressources pour tout ce qui tient au financement des moyens préventifs, précise Philippe Burtscher. Dans ce domaine, les agences régionales de santé pourraient faire un geste. »
Olivier Couteau